Ce 27 février est célébrée la journée mondiale des ONG. L’action de L’Enfant Bleu et de ses pairs est indispensable, tant la situation des enfants victimes de violences est effarante et les moyens pour y répondre, manquants. Le CESE a déposé des préconisations en octobre 2024, suite à une demande du Sénat en mars 2024. En parallèle, une commission d’enquête parlementaire sur les manquements des politiques de protection de l’enfance a été créée en octobre 2024, dont la dernière audition s’est tenue le 19 février 2025 avec Mme Catherine Vautrin, ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles.
« Une crise systémique de la protection de l’enfance »
Dans son avis publié en octobre 2024, le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) alerte et pointe du doigt les nombreux dysfonctionnements des politiques et lois de la protection de l’enfance et de leur application sur le terrain mettant en danger la vie de nombreux enfants.
Ainsi, le CESE avait regroupé ses préconisations en 4 grandes thématiques :
- Appeler l’État et les départements à assumer leurs responsabilités et à coordonner le pilotage.
- Protéger efficacement l’enfant malmené par le système.
- Faire respecter les droits des enfants.
- Garantir de façon transversale la prise en charge des enfants par des professionnels suffisamment nombreux et bien formés.
Des recommandations de mesures qui rejoignent celles de L’Enfant Bleu
Dans ses Livres Blancs de 2016 et 2023, l’association L’Enfant Bleu appelait déjà à renforcer la protection des enfants victimes de maltraitances en soumettant des propositions pour sensibiliser et prévenir les violences, agir vite, et accompagner les victimes et poursuivre les agresseurs.
L’Enfant Bleu aide les enfants victimes et les adultes qui l’ont été dans leur enfance, contactez l’association au 01 56 56 62 62 ou consultez notre page d’aide aux victimes.
Focus : un déficit d’accompagnement à la santé des enfants victimes de violences
Près de 350 000 mineurs et majeurs de moins de 21 ans bénéficient d’un dispositif de protection de l’enfance. Moins d’un tiers de ces enfants victimes de violences admis par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) seraient sujet à l’évaluation médico-sociale à leur admission. Et ils seraient encore moins nombreux, seul 1 sur 10 (10 %), à bénéficier d’un suivi régulier de leurs santés somatique et psychique ensuite.
Le retard de soin de ces enfants a des conséquences sur leur santé globale, notamment à long terme :
- La Professeure Céline Greco, Cheffe du service de médecine de la douleur et palliative à l’Hôpital Necker – enfants malades (AP-HP) énumère des conséquences à l’âge adulte des violences subies dans l’enfance : ils seraient 2 fois plus sujets à développer des maladies cardiovasculaire, deux fois plus à souffrir d’insuffisance respiratoire ou encore, 3 fois plus à développer un cancer.
- Selon une étude de The Lancet publiée en 2021, les enfants maltraités ont leur espérance de vie réduite de 20 ans compte tenu des violences ou négligences graves vécues dans leur enfance.
- Selon une estimation de la Haute Autorité de Santé (HAS), il y aurait une prévalence de 49 % de plus de troubles psychiques chez les enfants victimes.
Aujourd’hui, seule une centaine de départements et près de 140 hôpitaux disposent d’une unité d’accueil pédiatrique pour l’enfance en danger (UAPED) qui permet de repérer et de prendre en charge des mineurs victimes, sur les volets médicaux et judiciaires.
Aidez les enfants d’aujourd’hui et de demain à se construire un plus bel avenir.
Livre blanc de L'Enfant Bleu
édition 2023
23 PROPOSITIONS POUR RENFORCER LA PROTECTION DES ENFANTS VICTIMES DE MALTRAITANCE
Tous les cinq jours en France, un enfant meurt sous les coups de l’un de ses parents.
À quelques jours de la Journée Internationale des Droits de l’Enfant (20 novembre), l’association L’Enfant Bleu présente, sept ans après son premier ouvrage, un nouveau Livre blanc visant à renforcer la protection des enfants maltraités.
Cet ouvrage est le fruit de son expertise auprès des victimes (33 000 accompagnées depuis 1989), des nombreuses constitutions de partie civile dans des procès ayant attraits à des faits de maltraitance, mais aussi de son travail de plaidoyer au plus près des pouvoirs publics concernés. Ce deuxième Livre blanc soumet 23 propositions pour agir à tous les niveaux de la protection de l’enfance. Il s’agit d’en faire un enjeu majeur, au cœur des attentions du pays des Droits de l’Homme.
« Certaines recommandations exprimées il y a sept ans ont été prises en compte par le législateur. Nous saluons ces avancées mais il reste beaucoup à faire. Il est aujourd’hui essentiel que des moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux soient octroyés. La protection des enfants doit s’imposer comme grande cause nationale » Isabelle Debré, Présidente de L’Enfant Bleu.
« Nous avons souhaité que ce nouveau Livre Blanc soit à l’image de notre combat au quotidien : clair, formateur, résolument tourné vers l’avenir et au plus proche des besoins des victimes. La force de notre expérience de terrain, la sincérité de notre engagement, notre implication quotidienne sont ici rassemblées afin de poursuivre le combat, pour les victimes.« Laura Morin, Directrice nationale de L’Enfant Bleu.
Focus sur six propositions phares du Livre blanc :
- Multiplier les actions de prévention et de sensibilisation des violences faites aux enfants au sein des établissements scolaires et auprès du grand public
- Ne plus engager la responsabilité d’un médecin réalisant un signalement d’enfant en danger
- Créer un fichier national des informations préoccupantes et des signalements judiciaires
- Disposer d’un référent au niveau national pour contrôler le profil d’un candidat lors d’un recrutement
- Garantir une prise en charge psychothérapeutique gratuite aux enfants victimes de maltraitances
- Ouvrir une enquête pénale sous trois mois à compter du dépôt de plainte d’une victime mineure